Harcèlement

Relation
Hereforyou Mercis reçus : 1
le 8/10/17
Septembre 2014-Juillet 2015. Passage en seconde.

Le lycée, c'était tout nouveau pour moi. J'me souviens encore de cette rue, et au bout de celle ci ce lycée. C'était autrefois un orphelinat, puis une école catholique. Le bâtiment rénové, portait tout de même encore les marques de son passé. Comme je portais les miennes aujourd'hui. Mon lycée était tout petit, dans la cours les collégiens et les lycéens s'entassaient. La peinture sur les murs s'écaillait, tout semblait pourrir. Tout ce royaume merdique était sous la direction d'un gros bonhomme ingrat. J'me rappelle de ma première visite là bas quelques jours avant la rentrée. Il m'avait accueilli et fait visité les lieux, en me disant que j'me plairais ici. Mon cul oui. En sortant de ce foutoir j'ai juste pleuré. Non je ne voulais pas y aller j'avais trop peur, trop peur de cette nouveauté trop peur de cet endroit où je ne me sentais ni bien ni à ma place. Mais mes parents m'ont convaincu d'y aller, que j'étais sûrement stressée et que c'était normal tout était nouveau. Mais moi je l'ai bien senti, que tout allait virer aux cauchemars ici. Les gens étaient tous prétentieux. J'ai commencé à nourrir ma haine. Ce premier jour de rentrée est donc arrivé. J'ai eu beaucoup de mal. Personne ne me parlait. Je ne parlais à personne. On semblait déjà m'écarter. Prévisible. Lors de la pause, je me suis assise. J'attendais....j'sais pas j'attendais que les minutes passent. J'étais toute seule sur ce banc. Puis une fille est venue. Elle m'a parlé. J'avais une amie. Spéciale. Mais j'avais une amie. La semaine passait et toujours personne. C'était dur d'aller en cours tous les matins. Tellement dur que j'en oubliais l'heure. J'arrivais en retard et j'oubliais parfois même mon sac. Un jour alors que j'arrivais en retard. J'ai croisé deux garçons. L'un d'eux était vraiment charmant. Ils m'ont sourit et lui m'a ouvert le portail. Je suis montée en courant jusqu'à la salle de Chimie. Je me suis assise à la première place qui venait. À côté d'une fille. On a commencé à rigoler, on parlait. Enfin quelqu'un d'autre. J'ai commencé à traîner avec un groupe de filles, certaines ne me disaient rien du tout exceptées deux d'entres elles. Je croisais tous les jours les deux garçons. Puis j'ai discuté avec l'un des deux. Le moins beau, le moins impressionnant. Puis on est sorti ensemble. C'était un anarchiste un metalleux. Je ne l'aimais pas. Ou du moins je pensais l'aimer mais rien. J'étais vide. Et être ici était toujours comme manger sans appétit. Tout était fade. J'ai commencé à sombrer. J'étais remplie de noirceur. Je ne trainais plus qu'avec ces garçons. Et je m'éloignait des autres. Je mentais à mes parents, j'étais détestable, je sortais du lycée sans prévenir qui que ce soit, ma mere pleurait à cause de moi. Bref. On me l'a fait payer je crois. Il y a eu des histoires avec l'un des deux garçons qui me plaisait alors que je sortais déjà avec son meilleur ami. Il avait une copine. Mais ils se déchiraient tous les deux jusqu'à en venir aux coups. Sa copine a su qu'on s'était embrassé . Mon copain aussi, qui était son meilleur ami. Elle m'a attendu dans un couloir et m'a frappé avant d'être séparées. Le pire dans tout ça c'est qu'elle me faisait confiance. Elle avait été mon amie. Des rumeurs ont commencé à circuler. On m'a inventé des ébats sexuels à droite et à gauche. J'étais seule. Plus personne. Je passais beaucoup de temps recroquevillée dans les couloirs sombres du lycée à attendre que les cours reprennent. La fille avec qui je traînais m'avait dit de venir manger avec elle et les autres une fois je me souviens. J'étais venue j'avais commandé à manger et elles étaient partie quand j'étais arrivée, me retrouvant seule à nouveau comme une pauvre conne.
Un autre jour on me piquait mon telephone et on me le rendait en échanges de calins, sur quoi j'en venais à me battre. Pareil lorsqu'on me poussa violemment dans les couloirs. Ou encore ces phrases typiques du genre '' ça pue ici c'est sûrement elle encore''. Les profs s'y mettaient aussi quelques fois, il me suffisait de sortir une phrase construite et pensée pour me voir renvoyer à la figure '' on est pas chez les poètes ici'' '' tu dis n'importe quoi, arrete d'inventer ''. Les cours c'était pour moi la seule manière de me concentrer sur autre chose et pourtant même eux me gâchaient tout ça. Les garçons des tables de derrière me donnaient des coups, se moquaient. Certaines filles profitaient de moi, se servaient de moi, et devant les profs faisaient tout pour me faire accuser d'un moindre petit détails. Je ne disais rien, je renfermais ma colère. J'étais arrogante.
Je me souviens aussi de mon ex qui avait la haine contre moi après toute cette histoire. Un jour il m'avait plaqué contre un mur et levé le poing sur moi en me le collant au visage il avait dit '' heureusement que je t'aime '' et j'avais rigolé à sa face.
Mes parents ne comprenaient plus rien. Ils auraient pu me faire dégager d'ici mais je refusais comme si j'aimais ma torture de cet endroit. De tout ça s'en est résulté des crises d'angoisse et des envies suicidaires, des passages chez un psy incompétent. La violence faisait parti de moi. Les moqueries les insultes les rumeurs la solitude. Je n'ai pas tout dis, je ne m'exprime pas bien mais tout simplement pour vous dire que même malgré mes erreurs je ne méritais pas un tel traitement. Et qu'il faut agir car le harcèlement est un fléau qui entraîne des séquelles comme la dépression dont j'ai été victime l'année dernière. Vous avez le pouvoir de changer les choses. Vraiment. Personne ne mérite ça.

Ma réaction : 😯 😔 😠 👏

Réponses (2)
Ammortel Mercis reçus : 1
le 8/10/17
Je ne crois pas qu'une personne ait plus tendance qu'une autre à subir le harcèlement, initialement. Je crois que certaines se laissent faire, d'autres non. Et n'importe quel type d'harcèlement peut être surmonté mentalement. J'imagine que ça a été un cercle vicieux d'harcèlement et de dépressions dés le moment où vous vous êtes prise d'aversion pour l'établissement.
Monseigneur Mercis reçus : 37
le 14/10/17, édité le 14/10/17
C'est une bonne initiative que tu as eu de ne pas fuir ton école, même si tu as l'air d'avoir fait ce choix par amour de la "torture". Fuir ses problèmes n'est jamais un bon choix, même si c'est le plus simple à réaliser lorsque la situation nous échappe et qu'on ne trouve aucune solution. Toi par contre tu as fait le choix de ne rien faire. Je vais être un peu rude dans mes propos, alors je tiens à m'excuse d'avance s'ils peuvent être trop durs à entendre (enfin pour le coup, ce serait plus "lire" qu'entendre), ou quoi que ce soit d'autres. Dans ce genre de situation, il vaut mieux tout simplement combattre, peu importe la difficulté qui s'ouvre à toi. Si une situation ne te convient pas, au lieu de prendre sur toi et de souffrir, défends-toi. Surtout ne te rabaisse pas à ce que te font les autres, trouve d'autres solutions plus ingénieuses. La parole par exemple constitue l'une des meilleures solutions. Pacifique et efficace. Et en général, elle a tendance à dérouter tes "adversaires" puisqu'ils ne s'y attendent pas. J'ai conscience que ça a dû être une situation vraiment très difficile pour toi, et tes proches, mais je pense que tu aurais dû en parler à tes parents, leur expliquer la situation et essayer de trouver des solutions ensemble, autre que la fuite ou le "laisser-aller".
D'ailleurs, pourquoi ne pas en profiter pour leur en parler maintenant ? (Si ce n'est déjà fait évidemment) Cela te fera le plus grand bien, et c'est assez éloigné dans le temps pour être considéré comme du "passé", et tu pourras ainsi tourner la page, en faire table rase.

J'espère que tes études supérieures (?) se passent bien pour toi, et que grâce à ce nouveau départ tu te sens mieux. J'espère avoir pu t'aider à éclaircir un minimum la situation, surtout si tu as besoin d'autres éclaircissement, n'hésites pas. Je te souhaite bonne chance pour la suite !
"Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. - Et je l'ai trouvée amère. - Et je l'ai injuriée." Arthur Rimbaud

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