Si j'écris ici aujourd'hui, c'est pour partager ma colère. Je ne suis d'habitude pas quelqu'un de violent, mais j'ai une forte envie de frapper. Je ne suis pas quelqu'un de rancunière, il y a pourtant quelqu'un que je ne peux pardonner. Il y a maintenant 10 mois que j'ai été agressée. 10 mois que je vis un calvaire sans nom. Quelques amis le savent, et ont tenté de m'aider. Mais je n'arrive pas à m'arrêter de trembler, d'avoir les larmes aux yeux et la rage au cœur quand j'y pense. C'est comme si finalement, il n'y avait aucune solution, aucun îlot de sûreté.Je ne me sens plus en sécurité dans les bras d'un homme. Je me surprend même parfois à avoir peur d'eux, ou même à les détester pendant un court instant avant de revenir à la raison en me disant "Mais non, tu sais très bien qu'ils ne feraient pas tous ça", cela n'empêche pas que je n'arrive pas à aller de l'avant. Alors oui, je peux paraître ridicule parce que cela fait "seulement" 10 mois que ça s'est déroulé, c'est normal que ça me chamboule encore. Mais je veux pas de ça, je veux pas avoir à avancer, je devrai pas avoir à avancer, personne ne devrait avoir à surmonter quelque chose comme ça, je veux juste tout effacer, effacer mes souvenirs et ce visage, ces mains, ces mots, cette douleur de ma tête. Je veux frapper et frapper jusqu'à ce que mes poings soient en sang, je veux crier jusqu'à ce que ma gorge et mes poumons explosent, je veux déverser et vomir toute cette haine que j'ai en moi et qui me ronge jour après jour. Pourquoi sommes-nous autant à subir cela ? Pourquoi moi ? Pourquoi par lui ? Pourquoi suis-je devenue si différente, pourquoi ne me reconnais-je pas ? Je refuse de laisser cet événement dicter ma vie mais bon sang, je ne pensais pas que ça serait si difficile. J'ai passé les 5 premiers mois dans le déni total, dans la victimisation, le doute et le chagrin. Maintenant je suis en colère,et pourtant, oui pourtant, il a réussi à charmer quelqu'un qui m'est cher et à me faire douter. Comment ne pas douter en même temps, l'acte en lui-même parait tellement surréaliste. Les mois qui suivent, les discussions, les souvenirs. Tu es sûre que ça s'est bien passé ? Que ça c'est passé exactement comme ça ? Tu n'exagères pas un peu ? Ce serait tellement plus simple et doux de dire oui. Mais non, pour une fois dans ma vie je ne choisirai pas l'option de facilité. Ça s'est passé. J'ai beau ne pas me souvenir de tout ( mécanisme de défense, alcool, que sais-je ) je me souviens de l'essentiel. J'ai dis non. Plusieurs fois, violemment. Il n'y a pas d'excuse. Et je veux cesser d'avoir peur. Ce n'est pas qui je veux être. Je ne veux suis pas être cet être faible et sale que je vois tous les jours dans mon miroir. J'ai une parole, et elle importe. J'ai une histoire, et elle importe. Je suis encore en vie, et je compte le rester. Ce sera ma vengeance.
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