Quel genre de syndrome d'Oedipe perverti ai-je ?

Sexualité
L'auteur
le 24/1/17
J'avais 6 ans. Ou peut-être 9. Qu'importe ? C'est une notion abstraite.
Autant que la morale humaine.

J'allais souvent dormir chez mon grand-père. Il venait me souhaiter bonne nuit et me faire un bisou.
Il a commencé à m'en faire sur la bouche. Légers. Et puis passionnés. "C'est notre petit secret" disait-il.
Puis ses mains ont commencé à se balader. Je me souviens de l'avoir empêché. Je me souviens qu'il y est arrivé. Je me souviens du toucher tranchant de ses ongles dans mon vagin. Je me souviens de la douleur. Je me souviens des questionnements, des doutes, des incompréhensions.
Mais je me souviens surtout de la culpabilité. La culpabilité que je ressentais -que je ressens, d'avoir eu envie de ses bisous. De lui avoir demandé chaque soir de venir me dire bonne nuit. L'ai-je cherché ? Ai-je aussi peu de morale que lui ?
Et pourtant, je n'ai jamais eu envie de ces abus. Je ne les ai jamais demandés. Je me souviens lui avoir dit non. Je me souviens les avoir refoulés. Alors, pourquoi me suis-je laissée faire ?
Je me souviens surtout de toutes ces fois où il a essayé de me toucher à nouveau. Toutes ses mains perdues sur mes habits dès que je le vois. Et pourtant, je n'arrive pas à le haïr.

Je n'arrive pas à le haïr, et je n'arrive pas à faire l'amour non plus.

Ma réaction : 😯 😔 😠 👏

Réponses (7)
Anonyme
le 25/1/17
3
Tu te dois de le dénoncer. Puis qui sait si tu es la seule ou s'il y a d'autres enfants? Tu dois l'arrêter et ne pas te sentir coupable. C'est sa faute et uniquement sa faute. Et moi je le hais sans le connaitre. Quant à l'amour, ça viendra, ou pas, ne force rien, et oublie. Et explique-le bien à tes compagnons/compagnes, pour éviter que ce genre de problèmes se reproduise, ou qu'aucun trigger ne fasse surface.
L'auteur
le 28/1/17
1
C'est inenvisageable que je le dénonce. Je ne dois pas penser qu'à moi; mais aux conséquences que ça va engendrer. Ma mère sera brisée.
J'ai oublié durant toutes ces années. Mais c'est comme un tourment qui remonte, sans cesse.
Monseigneur Mercis reçus : 37
le 28/1/17
Dans la vie il faut savoir faire des sacrifices. Tu préfères continuer à vivre dans le mensonge, en y repensant toute ta vie ; ou alors tu choisis de faire éclater la vérité, que tout le monde sache ce qu'il s'est passé, et qu'ils agissent en conséquence. Tu as le choix entre fuir, ou t'y confronter ; rester immobile ou avancer. Toi seule doit faire ce choix, mais n'oublie pas qu'il s'agit de ta vie, de tes sentiments, de ton passé et de ton futur. C'est à ton grand-père de prendre ses responsabilités, il a choisi de le faire, il a donc réfléchi aux conséquences ; il sait ce qui pourrait lui arriver si ça se savait, et pourtant il l'a fait. Alors n'est pas peur d'exposer la vérité au grand jour, car il s'y est déjà préparé. Cela ne reste bien sûr que mon avis, il ne revient qu'à toi de faire ce choix.
"Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. - Et je l'ai trouvée amère. - Et je l'ai injuriée." Arthur Rimbaud
L'auteur
le 29/1/17
Je n'ai pas du tout cette conception de la situation mais je te remercie de ton soutien et ton message.
Anonyme
le 4/2/17
Excuse mon manque de tact ; ne penses-tu pas que ta mère t'en voudrait peut-être plus de lui avoir caché la vérité ? De lui avoir dissimulé qu'elle n'avait pas pu te protéger ?
L'auteur
le 4/2/17
Elle s'en voudra à elle-même, pas à moi.
Anonyme
le 5/2/17
Ah oui, je voulais dire "s'en voudrait", j'ai buggé, évidemment qu'elle ne t'en voudrait pas

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