Harcèlement scolaire et conséquences

Société
L'auteur
le 14/1/17, édité le 14/1/17
Bonsoir à tous, chers utilisateurs anonymes qui sont en train de lire ce témoignage. Je ne sais pas qui vous êtes, mais peu importe, je tiens juste à ce que vous lisiez attentivement ceci, et que vous en tiriez une leçon de vie, je l'espère. Savez-vous ce qu'est le harcèlement scolaire? Avez-vous la moindre idée de ce que ressentent ceux qui le vivent au quotidien, ou ce que ressentent encore ceux qui l'ont vécu, même il y a plusieurs années? Je tiens à vous dire que chaque personne ayant subi du harcèlement en gardera toujours des séquelles, tout au long de sa vie. Je ne dirais pas mon nom, mais je peux juste vous dire que je vais avoir 17 ans, dans un mois comme aujourd'hui.
J'ai commencé à me faire harceler dès mon entrée en 6 ème. Je n'avais alors que 11 ans, j'étais naïve et faible (mais qui a dit que je ne l'étais pas encore aujourd'hui?) J'avais songé à la rentrée au collège pendant toutes les vacances d'été. J'avais peur. Vous savez de quoi? De me faire harceler, car un garçon m'avait dit lorsque nous étions en CM2 : "au collège tout le monde va se foutre de ta gueule avec tes dents de lapin." Car oui, à cette époque j'avais des "dents de lapin" comme on dit. J'avais une peur bleue qu'on s'en moque, qu'on ne m'accepte pas telle que je suis. On peut dire que j'avais raison d'appréhender cette rentrée. Je me suis fais insultée, moquée, frappée, humiliée, rejetée, pendant des années. Quatre ans exactement. Quatre ans de souffrance et de pleurs. Quatre années de désespoir où personne ne voyait rien, d'où moins personne n'agissait, personne ne voulait agir. Ils ne voulaient tout simplement pas voir. Le jour de mes 12 ans, on m'a dit "tes parents ont eu le pire cadeau de St Valentin le jour où tu es née". On m'a demandé d'aller me suicider, on m'a fait comprendre que je ne servais à rien, que je n'étais rien, que j'étais affreuse et que je n'avais pas d'amis. On me poussait, on me faisait des croches pieds, les plus âgés me mettaient la main aux fesses, m'intimidaient et m'appelaient de l'autre bout de la cour. On me faisait des attouchements. Des croches pieds dans les couloirs, mon sac au dessus de la poubelle. Tout les moyens étaient bons pour me détruire. Aujourd'hui, les conséquences sont terribles. J'ai tenté de mettre fin à mes jours, je me suis mutilée, je suis devenue antisociale, j'ai commencé à faire des crises de nerfs, d'angoisse. J'ai développé une phobie du regard des autres, et un trouble mental qui pourrait être associé au trouble dit "borderline". Au lycée, lorsque le regard des autres devient trop pesant, je vais dans le coin le plus pommé, là où personne ne peut me voir, et je m'y cache jusqu'à ce que je doive sortir ou que je m'en décide enfin. Telle est mon histoire. Harcelée de la 6 ème à la 3 ème, et je ne vous ai pas raconté le quart de tout ce que j'ai subi. Je vous en supplie, chers lecteurs, ne faîtes jamais de mal à quelqu'un gratuitement, ne vous moquez jamais d'une personne qui ne vous a rien fait. Ces personnes n'ont rien demandé. On ne connaît pas la vie des gens, la personne dont vous vous moquez et peut-être en train de vivre un enfer. Je vous en supplie, reste loyaux, n'harcelez JAMAIS qui que ce soit. Les conséquences peuvent être très graves. Moi, je suis encore là, mais nombreux sont ceux qui ont mit fin à leur jour, qui ne s'en sont pas sorti. Merci à ceux qui m'auront lit jusqu'au bout. J'espère que ce témoignage vous fera réfléchir. Bonne continuation à tous.

Ma réaction : 😯 😔 😠 👏

Réponses (4)
Anonyme
le 15/1/17
1
Je ne l'ai pas vécu, ni ne l'est connu dans mon entourage, mais je te remercie de partager ton témoignage, il est vraiment instructif. Bien sûr, il faut veiller les uns sur les autres. Une fille de mon collège se fait un peu harceler car elle avait sa propre conception du monde. Je ne savais pas comment l'aider, et au collège, on a un peu peur de s'impliquer. C'est assez égoïste, et on se dit que ce n'est pas très grave. Elle va bien, mais je regrette cependant de n'avoir rien pu faire. Alors, pour ceux qui ont la chance de changer ça, faites-le. La majorité des collégiens, des lycéens sont contre mais n'agissent pas. Pourtant, ils sont plus nombreux à penser que c'est mal plutôt que de se ranger aux côtés des persécuteurs. Réfléchissez-y.
L'auteur
le 15/1/17
Merci pour ton commentaire. Je trouve cela dommage que si peu de personnes agissent, mais en même temps je peux le comprendre. Moi, en tant qu'ex-victime, je me dois d'agir aux scènes d'harcèlement auxquelles je suis susceptible d'assister, et je l'ai déjà fais à plusieurs reprises, d'ailleurs. Le but de ce témoignage est aussi d'inciter les gens à réagir plus facilement face à ce genre de situations.
Sluttygirl Mercis reçus : 0
le 25/9/17
Je te comprend, j'ai moi même été harcelée lors de mon année de cinquieme et c'était assez atroce. Les insultes criées dans les couloirs ce n'est pas le pire, non non non, le cauchemar c'est apres, quand tu te demande pourquoi, pourquoi toutes ces insultes à ton égards, toutes les fois où je me suis demandée ce qui n'allais pas chez moi, toutes les fois où j'ai voulu en finir. Il faut oublier et recommencer à vivre pleinement.
Tessmira Mercis reçus : 0
le 25/9/17
Je comprends ton besoin de partager ton témoignage. Ayant moi-même était harcelée toute ma scolarité a partir du College, j'ai fini par développer une phobie scolaire. 
Aujourd'hui je me fais suivre à ce sujet car ça reste une expérience traumatisante. Peut-être que tu devrais en faire de même. 
Bon courage. 

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