"Manquer d'un père n'est pas un crime."

Relation
L'auteur
le 24/9/17
Et c’est le premier hurlement d’une suite sans fin. Les cris, les pleurs, les objets qui volent, les coups. Voici le quotidien d’une enfant depuis 6 ans de vie maintenant. Son père la bouche pleine d’alcool et sa mère lui hurlant de la laisser. Savez-vous ce que s’est exactement de voir son propre père frapper sa mère à 6 ans ? Quand on commence à pouvoir y réfléchir, au départ on ne comprend pas. Estée voyait chaque soir sa mère pleurer, chaque soir c’était le même scénario, chaque nuit devenait des plus longues. Ce genre d’image marque un esprit, et malheureusement elle a dû se construire sur ces failles. Chaque fois elle essayait de comprendre, des tas de questions se poser dans sa tête. La principale est pourquoi ? Mais la réponse est indéchiffrable, et essayez d’expliquer pourquoi son père est comme ça a une gamine de 6 ans alors qu’il n’y a pas de réelle réponse. Elle prenait du répit à l’école malgré les regards persistants qui l'a hanté. Un jour cette fille du voir son père disparaître, sa mère le quitta, chaque soir quand elle rentrait il n’était plus là. Elle pensait que le calvaire était fini, mais il ne faisait que commencer. Pour Estée c'était le temps de devenir une enfant turbulente, la nuit ses cauchemars la hantée, c’était le temps de hurler pour ne pas revoir l’école, parce que c’était comme si son cœur ne suivait plus. Parce que pour elle son père serait toujours là, parce qu'un weekend sur deux le cauchemar recommençait avec une autre femme, oui son papa lui offrit une nouvelle maman hurlante et priant chaque soir pour ne pas subir une fois de plus les coups récurrents. Estée devenus une étoile morte de l’intérieur, qui allait devoir continuer de briller. Le temps du collège arriva. Quatre années c’est long. C’est assez pour détruire une âme en pleine construction. Quatre années lui ont suffi pour devenir tout ce qu’elle ne voulait pas. Son père a vu en elle une grande fille capable maintenant de supporter la vérité en pleine face. Alors pendant quatre ans s'était devenu à son tour d'également subir la fureur de son père, ses yeux pleins de mépris. Vous savez elle a essayé de ne pas y croire, de ne porter aucun intérêt à chaque remarque destructrice que lui lançait ce personnage. Cette personne souffrait, souffrait de son enfance chaotique, de la perte de son père. Son père lui a fait subir les coups, les cris, et les hurlements lui aussi. Mais elle ne faisait que de se dire justement, non. Comment peux-tu reproduire ce qui t’a détruit toi-même ? Comment tu peux reproduire le même schéma sur tes enfants sur ta femme alors que tu sais plus que n’importe qui quel impact ça aura ? C’est un manque de courage considérable de simplement penser que c’est un mode de vie, et de se trouver comme seul prétexte que c’est une souffrance bien trop lourde et que tu as besoin d’extérioriser en agissant ainsi. Estée devait subir chaque reproche, chaque insulte, elle ne voulait pas que ses sœurs en souffrent alors le plus souvent elle savait comment s’y prendre pour qu’il ne voit qu’elle. Elle avait dorénavant un nouveau petit frère qu’elle allait également protéger du mieux qu’elle pouvait. Pendant quatre années un weekend sur deux, c’était le même rabaissement moral. La douleur mentale est destructrice, autant que celle physique. Imaginez-vous qu'on vous répète chaque instant que vous n’êtes rien que votre vie ne sera que poussière que vous n’allez réussir à rien car vous n’êtes qu’une bonne à rien. Rien voilà le mot, c’est ce qu’elle finit par penser d’elle. Que vous n'êtes qu'une p*te, qu'une erreur commise, un foutus déchet. Et puis un soir, elle se retrouva seule face à lui, encore alcoolisé, et venue la première fois où il la prend pour la jeter et que sa tête heurte quelque chose de beaucoup trop dur pour s'en relever de suite. Une deuxième fois, la fois de trop. Et venue le temps du lycée Estée décida de partir de son emprise, et sa nouvelle maman hurlante également même s'ils venaient de mettre de nouveau au monde un nouveau petit frère. Ses années lycée fut destructrices, comme si son cerveau relâchée toute la force qu'elle a dû utiliser pendant toutes ces années. Elle entra dans une énorme dépression, qui entraîna une phobie scolaire qui la coupa de toute vie sociale, elle passait ses jours et ses nuits dans le noir à réfléchir comment vivre, comment se construire sur tout ça, elle se faisait du mal. Elle voulait mourir, le pire c'est le fait d'être en vie, elle se disait égoïste d'être de ce monde car pour elle elle n'était d'aucune reconnaissance mais se devait d'être forte pour sa mère, ses sœurs et ses frères. Ce fut une douleur immense, qui paraissait insurmontable. Aujourd'hui Estée après ces 3ans chaotiques à sus se relever, et accepter que la vie n'est pas vaine, qu'elle peut encore décider comment la vivre, alors oui les séquelles sont irrécupérables parfois mais il faut savoir respirer un bon coup et tenter de voir par dessus ces choses. Jusqu'à aujourd'hui elle n'avait jamais réussi à partager son histoire, mais il paraîtrait que de mettre des mots sur les faits peut parfois aider, alors elle aura tenté de partager quelque chose qui doit se passer plus d'une fois, et dont on ne parle pas. Les femmes maltraitées sont souvent des femmes plus juger que leurs bourreaux et c'est des plus malheureux. Elle écrit pour partager une partie de sa vie, mais un texte ne suffit pas pour faire ressortir le plus dur de ce genre de situation. Elle rêverait de devenir écrivaine alors qui sait peut-être qu'un jour on retrouvera son histoire, et bien d'autres livres un peu partout.
D'une étoile un peu particulière.

Ma réaction : 😯 😔 😠 👏

Réponses (4)
Monseigneur Mercis reçus : 37
le 26/9/17
Cette Estée a eu bien du courage et de la force pour continuer ainsi à se relever malgré les obstacles. Je lui suis très admirative et lui envoie énormément d'amour à travers son écran. Il me tarde de lire une de ses compositions à l'avenir, je reste à l'affût.
Je souhaite une très bonne continuation à Estée, et qu'elle garde à ses côtés ce merveilleux courage.
"Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. - Et je l'ai trouvée amère. - Et je l'ai injuriée." Arthur Rimbaud
Gloops Mercis reçus : 5
le 26/9/17
Les situations qui ne devraient pas être sont hélas bien trop fréquentes. Et ça donne des choses impossibles à vivre.
Que se passe-t-il dans la tête de ce père ?
Des failles aussi ?
Bon courage à Estée.
L'auteur
le 27/9/17
1
Merci beaucoup Estée se sent très touchée face à tant de gentillesse. Encore merci, et je vais tenter de garder toujours ce courage avec moi. 
L'auteur
le 27/9/17
Exactement.
Oh sans doute beaucoup de failles oui, et elles seraient beaucoup trop longues à énumérer, mais elles sont nombreuses, dans sa tête rien ne doit être facile.
Merci beaucoup. 

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